Enjeux

Les modèles démographiques prévoient une croissance des métropoles africaines comprise entre 3 et 5% par an dans les 15 prochaines années. Les enjeux humains et environnementaux sous-jacents soulignent l’importance des défis soulevés par les 4ème et 6ème Objectifs du Développement Durable (accès à une éducation de qualité et accès à l’eau salubre et à l’assainissement). Améliorer l’accès aux ressources et le bien-être des populations concernées nécessiterait de former des contingents d’experts, de gestionnaires et de scientifiques spécialistes des ressources en eau et des risques environnementaux. C’est pourquoi d’importants programmes visent à renforcer les capacités des universités des pays partenaires, où les formations en Sciences et Techniques ne représentent encore qu’une très faible proportion des diplômes délivrés (28% des formations de second cycle dans la zone UEMOA).

Plus spécificiquement dans les universités des pays partenaires impliqués, on peut constater la création de formations ambitieuses dans le domaine de l’eau et de l’environnement. Toutefois, les universités des pays partenaires souffrent de difficultés pour augmenter le taux d’encadrement des étudiants (formation, recrutement), pour connecter leurs formations aux réseaux socioprofessionnels et pour améliorer l’employabilité jeunes diplômés et le suivi des anciens étudiants. Pourtant, les universités des pays partenaires disposent de fortes complémentarités disciplinaires, qui permettraient de répondre au besoin de cursus pluridisciplinaires formant aux enjeux sociétaux liés à l’eau et l’environnment en milieu urbain et péri urbain. Malgré la mise en place de la réforme Licence Master Doctorat depuis plusieurs années, les mobilités de crédit et la reconnaissance mutuelle des diplômes sont peu pratiqués et limitent le développement effectif d’un espace régional d’enseignement supérieur.

Les stratégies nationales des pays partenaires évoquent néanmoins l’appui à la création de formations professionnalisantes sur la base des capacités nationales et des besoins nationaux et régionaux (document stratégie de croissance pour la réduction de la pauvreté 2011-2015 du Bénin) et la nécessité de développer des plateformes de recherche à une échelle régionale (note de conjoncture du Ministère de l’Enseignement Supérieur camerounais). Concernant la Côte d’Ivoire, de nombreux investissements sont réalisés depuis la sortie de crise dans le domaine des infrastructures d’enseignement supérieur et de recherche. Le 11ème Fonds Européen de Développpement indique comme prioritaire plusieurs problématiques liées à la gestion des ressources en eau et aux risques environnementaux (gestion durable des ressources naturelles, lien eau et agriculture, renforcement des compétences au sein des autorités décentralisées pour la gestion des services publics d’eau et d’assainissement). La formation des cadres est donc un enjeu fort pour accompagner ces efforts. Les organisations régionales (UEMOA, CEDEAO, CEEAC, CEMAC) et les organisations internationales (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement) tendent à privilégier le développement de centres d’excellence nationaux dans les domaine concernés (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques). Des projets de mise en réseau existent, mais ils abordent souvent la question de la ressource en eau sous l’angle de la variabilité climatique ou de la sécurité alimentaire, traitent peu de la gestion des risques associés, et très rarement des enjeux liés à la croissance urbaine (le programme WASCAL traite essentiellement des enjeux ruraux).

MAREMA s’inscrit dans le prolongement de ces orientations stratégiques et propose de développer des pôles d’excellence académique et scientifique, complémentaires thématiquement, mais fortement connectés les uns aux autres, et dédiés à la gestion de la ressource en eau et des risques environnementaux autour des métropoles africaines.